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POV – Palantir « Le scandal caché de vos données »

Palantir

Palantir – Le scandale caché de nos données

Palantir. Un nom qui évoque dans l’imaginaire les pierres magiques de Tolkien permettant de tout voir. Dans le réel, c’est une multinationale américaine fondée en 2003 par Peter Thiel et Alex Karp, devenue incontournable dans l’analyse massive de données. Ses technologies – Gotham et Foundry – sont utilisées par des agences de renseignement (CIA, NSA, FBI), des armées, des administrations fiscales et policières, mais aussi par des entreprises privées et certains États européens.
La promesse : croiser, analyser et représenter des milliards de données hétérogènes pour « faire émerger l’invisible ». Le problème : quand il s’agit de données personnelles, la frontière entre innovation et surveillance de masse devient extrêmement ténue.

Des contrats controversés

Aux États-Unis, Palantir a multiplié les contrats avec le Département de la Sécurité intérieure (DHS), l’Internal Revenue Service (IRS) ou encore l’agence de contrôle des frontières (ICE). Son rôle ? Centraliser et analyser des flux d’informations sensibles : données fiscales, sociales, médicales, biométriques…
Des élus américains dénoncent un climat de surveillance dystopique, où la fusion de bases de données publiques et privées permettrait de dresser des portraits extrêmement précis des citoyens. En Europe, des expérimentations ont eu lieu, comme au Danemark pour détecter des fraudes sociales, ou en Grèce et en Hongrie pour tester des systèmes de reconnaissance faciale et d’analyse des émotions aux frontières.

Le risque d’un « pouvoir démesuré des données »

La force de Palantir réside dans sa capacité à agréger et corréler des données disparates. Mais c’est aussi sa plus grande menace :
  • Perte de contrôle : quand l’agrégation dépasse l’usage initial des données, le consentement des personnes et la finalité légitime disparaissent.
  • Profilage massif : la combinaison de Big Data et d’IA permet d’inférer des comportements, des opinions, voire des intentions.
  • Atteinte aux droits fondamentaux : sans garde-fous, ces pratiques peuvent alimenter la discrimination, la surveillance politique ou le contrôle social.
  • Fragilité sécuritaire : plus les données sensibles sont concentrées, plus le risque de fuite, de piratage ou de détournement croît.

L’enjeu pour nos sociétés

Le cas Palantir illustre une tension fondamentale : l’efficacité technologique contre la confiance démocratique.
Oui, les outils de Palantir sont puissants. Oui, ils peuvent servir des finalités légitimes comme la lutte contre la fraude, le terrorisme ou la pandémie. Mais à quel prix ? Et sous quel contrôle ?
L’Europe, avec le RGPD et l’AI Act, cherche à poser des limites claires : finalité, minimisation, transparence, auditabilité. Mais face à des acteurs comme Palantir, capables de travailler dans l’ombre et de séduire les États par leur efficacité, la vigilance doit être redoublée.

Notre conviction chez Phénix Privacy

L’IA de confiance n’est pas un slogan : c’est un impératif pour protéger nos droits fondamentaux.
  • Les organisations doivent exiger une gouvernance claire des données.
  • Les citoyens doivent avoir une transparence réelle sur ce qui est collecté et pourquoi.
  • Les régulateurs doivent renforcer les mécanismes d’audit et de contrôle indépendant.
Sinon, nous risquons de basculer dans ce que certains sénateurs américains appellent déjà « un cauchemar de surveillance ».
🔍 Chez Phénix Privacy, nous accompagnons entreprises et institutions dans la mise en place de pratiques responsables en matière de données et d’IA. Parce qu’entre efficacité technologique et respect des libertés, il ne devrait jamais y avoir à choisir.
Sources: